Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal


Partagez
 

 Nahuel ϟ Black eyes, big paws

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Nahuel J. Wakiza
Nahuel J. Wakiza

« Wise as Wolf »


Messages : 80
Date d'inscription : 16/05/2012

How Indian are you ?
Statut: Célibataire
Métier: Barman au Full Moon
Relations:

Nahuel ϟ Black eyes, big paws Empty
MessageSujet: Nahuel ϟ Black eyes, big paws   Nahuel ϟ Black eyes, big paws Icon_minitimeSam 19 Mai - 12:49

« Nahuel Jasper Wakiza »

Nom : Wakiza Prénom(s) : Nahuel Jasper Date et lieu de naissance : 09/02/1988, Atohi Origines : Cheyennes Métier : Barman au Full Moon Statut : Célibataire Groupe : Wise as wolf Caractère : Loyal - Déterminé - Intelligent - Protecteur - Impulsif - Fort - Bagarreur - Amical - Digne de confiance - Téméraire - Obstiné - Altruiste - Taquin - Casse-cou - Drôle - Facile à vivre Célébrité choisie : Shiloh Fernandez


Depuis combien de temps vivez-vous à Atohi ? Aimez-vous cet endroit ? Je vis à Atohi depuis toujours. J'y suis né... Et vu comment les choses se déroulent, je suis bien parti pour y mourir. J'en connais chaque recoin, chaque secret. J'en connais les plaisirs et les ennuis. Comme chaque gosse qui a eu une adolescence digne de ce nom, j'ai séché les cours pour faire le con au Cheyenne Museum ou pour fumer sur le toit de Saint John. Atohi, c'est un réel foyer pour moi. C'est là où je me sens dans mon élément. Pourtant, cela ne déplairait pas à certains de me voir moisir dans un coin et me ronger les sangs parce que j'ai soit-disant « raté ma vie », sous prétexte que je n'ai pas terminé ma scolarité. Mais moi, je m'y sens bien, dans cette ville. Peu importe où je me trouve à Maheo, j'y ai toujours un parent ou un ami. Pareil en centre-ville ! Être barman au Full Moon me permet de fréquenter une large majorité des habitants, et je dois bien avouer que je pourrais parcourir le service des Urgences ou les couloirs du commissariat les yeux fermés. La forêt non plus, n'a pas de secret pour moi. Héritage familial oblige...

Croyez-vous à la présence des esprits ? Il m'est impossible de répondre non à ça. Ça fait partie de ma culture, de tout ce que je suis depuis tout petit. Vous savez ce que ça signifie, être fils d'une pure lignée de Cheyennes ? C'est assez rare, aujourd'hui. Et ça veut souvent dire que les autres vous regardent comme... « L'indien authentique », le « pure-souche », si vous voulez. Qu'est-ce qu'ils imaginent ? Que je passe ma vie à me peindre la tronche en me fourrant des plumes je-ne-sais-où et que je vois des fantômes à tout bout de champ ? Ils font fausse route. Croire aux esprits, ce n'est pas s'attendre à les voir gambader librement en pleine rue, et converser de la pluie et du beau temps avec eux. C'est plus profond que ce genre de conneries. Je suis athée, à la base. Mais oui, j'accepte de croire que la nature et tous ses éléments ont un esprit. J'accepte de croire qu'ils ont une force, et que les célébrer lors de nos fêtes annuelles est quelque chose de bon. Et puis, ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit la bénédiction de tout un peuple de danser à moitié à poil et collé-serré avec toutes les jolies filles du coin !

La culture et les traditions Cheyennes occupent-elles une place importante dans votre vie ? Et comment ! J'ai toujours vécu à Atohi, et surtout toujours dans la réserve. En gros, depuis que je suis né, je mange Cheyenne, je pense Cheyenne, je respire Cheyenne, et tout ce qui va avec. Il ne faut pas non plus croire que je suis incapable de m'adapter à mon temps ou d'accepter le mélange des cultures. Au contraire, je suis le premier à traîner sur internet ou à tripoter mon téléphone toutes les cinq minutes. Seulement, un peu de folklore ne fait jamais de mal à personne. Comme si j'avais eu le choix, de toute façon. Petit, on me traînait aux Danses du Soleil et autres fêtes dans ce genre là, que je le veuille ou non. J'aurais pu rejeter ce côté de ma culture, mais j'ai choisi au contraire de l'accueillir à bras ouverts. Dès l'adolescence, j'y allais de bon coeur. Il y a toujours une ambiance délirante à ce genre de fêtes, comme nulle part ailleurs.

Êtes-vous pour ou contre le chantier en centre ville ? Vous comprendrez que je sois contre. D'un point de vue personnel, d'abord : ce chantier viole un traité vieux de plusieurs décennies, et c'est du foutage de gueule. On ne crache pas comme ça sur un accord, chez nous, on appelle ça une déclaration de guerre. Pourtant, en tant que jeune qui a du grandir dans un trou paumé, je devrais être content qu'on y construise enfin un centre commercial digne de ce nom. Mais il a fallu que cela se fasse sur un de nos anciens lieux de culte... Ensuite, la nouvelle en a anéanti plus d'un, à la réserve. Ma famille, mes proches, mes aïeux. Tous ceux qui m'ont vu grandir, qui ont parfois du se compromettre pour sauver ma peau et me tirer d'affaire. Par respect pour eux, par amour pour eux, il est impossible que je cautionne quelque chose qui les fait tant souffrir. C'est dans mon tempérament. Si ce chantier est leur pire cauchemar, alors je deviendrai le pire cauchemar de ce chantier.

Avez-vous des particularités, des manies, etc ? J'ai quelques tatouages, une flèche en travers du torse, un autre sur la main, encore un à l'intérieur du bras et un autre en haut d'une fesse. Ça fait jaser les vieilles, mais qu'elles jasent ! Pour les Cheyennes, c'est normal de se peindre le corps. Alors pourquoi pas de façon permanente ? Niveau manies, je ne sais pas vraiment. Je ne crois pas avoir de toc, mais je peux me tromper. Il paraît qu'on voit immédiatement à l'expression de mon visage quand je suis énervé ou que je m'apprête à cogner : on m'a souvent dit que j'avais un regard noir, dans ces moments-là.


Derrière l'écran
Moi c'est Marjo (le gros marshmallow *BAF*) aka Midnight.Bliss Nahuel ϟ Black eyes, big paws 3056476191 J'ai 20 ans, et j'aime le chocolaaaaat, les sushiiiiis et Pocahontas, bien sûr ! xD J'habite à Paris, et euh... Les loups c'est les plus doux (ou pas) Nahuel ϟ Black eyes, big paws 2297592117

© Gif tumblr


Dernière édition par Nahuel J. Wakiza le Sam 19 Mai - 18:17, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Nahuel J. Wakiza
Nahuel J. Wakiza

« Wise as Wolf »


Messages : 80
Date d'inscription : 16/05/2012

How Indian are you ?
Statut: Célibataire
Métier: Barman au Full Moon
Relations:

Nahuel ϟ Black eyes, big paws Empty
MessageSujet: Re: Nahuel ϟ Black eyes, big paws   Nahuel ϟ Black eyes, big paws Icon_minitimeSam 19 Mai - 15:58

« HE'S LIKE FIRE AND ICE AND RAGE.
HE'S LIKE THE NIGHT, AND THE STORM IN THE HEART OF THE SUN. »

Now's the Only Time I Know by Fever Ray on Grooveshark
« Tu verras, en grandissant, les esprits te reconnaîtront et ils te guideront, tu ne pourras plus te tromper. » L'enfant, âgé d'une petite dizaine d'années, suivait son père avec précaution à travers les bois. Il avait les cheveux noirs comme la nuit, des yeux clairs et la peau mate. Son père était d'une taille impressionnante. Il se tenait droit, fier et vaillant, ouvrant le chemin pour son fils unique. C'était une coutume très importante pour les Cheyennes d'Atohi, et Kokoom, le père de Nahuel, tenait à l'appliquer dans les règles. Son fils aurait bientôt dix ans, il était temps qu'il connaisse l'emplacement de ce lieu secret et sacré. Nahuel aimait toutes les traditions de son peuple. Il n'était pas sûr de tout comprendre, mais les légendes qu'on lui avait racontées et qu'il connaissait par coeur peuplaient ses rêves d'enfant. Pour son âge, il était déjà grand et assez costaud. De nature casse-cou, tête-en-l'air et bagarreur, il faisait déjà partie des petites terreurs de la réserve, ainsi que de l'école. Nombreux étaient ceux qui le jugeaient comme de la mauvaise graine, mais les quelques personnes qui le connaissaient réellement savaient qu'il avait un bon fond. Il n'était simplement pas fait pour rester bien sagement en classe. Aujourd'hui, son père lui avait dit qu'il était prêt à trouver l'Algoma. Se voir révéler l'emplacement de ce lieu était très important, et cela consistait presque en un rite de passage dans l'âge adulte, chez les Cheyennes d'Atohi. C'était la preuve que son peuple lui faisait confiance pour conserver l'un de ses plus grands secrets. Et ça, pour un enfant un peu cancre sur les bords et considéré comme un mauvais garçon, c'est très important. Voilà pourquoi Nahuel se réjouissait de cette aventure, qui lui donnait en plus l'occasion de passer la journée entière avec son père, la personne qu'il admirait plus que tout. « Et si les esprits ne veulent pas me reconnaître ? » Kokoom s'arrêta net à la question de son fils, puis se tourna vers lui pour le regarder. Nahuel poursuivit : « S'ils pensent que je ne mérite pas de les trouver ? Tu sais... Que je ne suis qu'une - » « Une mauvaise graine ? » Le coupa son père. L'enfant acquiesça. Avant, il ne s'en était jamais préoccupé. Mais, la semaine précédant cette balade en forêt, ses parents avaient été convoqués par le principal de l'école parce qu'il avait provoqué une bagarre. Nahuel avait beau dire que cela avait été pour protéger un ami, le principal n'avait rien voulu savoir. Ses parents avaient du s'écraser devant son autorité, pendant qu'il les accusait de mal élever leur fils. A dix ans, Nahuel prenait conscience de ce que c'était que la honte et la déception. Or, il ne voudrait jamais que ce soit ce qu'il inspire à ses parents. Kokoom passa sa main sur les cheveux de son fils. « Même la pire des graines devient un jour une plante. Tu ne penses pas que rien que pour ça, ça vaut le coup de croire en elle ? » Nahuel regarda son père, un sourire dans les yeux. Savoir que Kokoom avait encore bon espoir pour lui lui réchauffait le coeur.

Mais, sans crier gare, le visage de Kokoom se figea dans un rictus de douleur. L'homme porta une main à son coeur, le serrant douloureusement, puis s'effondra sur le sol de feuilles de Chippewa. Nahuel cria le nom de son père, s'accroupit à côté de lui pour le secouer, mais Kokoom ne se réveillait pas. L'enfant était terrifié. Quelques mois plus tôt, sa mère lui avait dit de ménager son père, car le médecin lui avait décelé une sévère maladie du coeur. Est-ce que c'était ça ? Est-ce que le coeur de Kokoom venait juste de lâcher ? Et, pire... Est-ce qu'il venait de lâcher parce que Nahuel l'avait malmené ? L'enfant regarda autour d'eux, criant à l'aide. Mais il n'eut en retour que l'écho de la forêt. Cela faisait plusieurs heures qu'ils avaient quitté Atohi pour s'engager dans les profondeurs de Chippewa. Il n'y avait personne aux alentours à part eux. Et c'était Kokoom qui connaissait le chemin, Nahuel n'était là que pour apprendre, et cela demanderait plusieurs allers-retours avant qu'il s'y retrouve parfaitement ! Il paniquait, et continuait de secouer son père pour le réveiller, en vain. Et si c'était une punition ? La punition des esprits pour ne pas se comporter toujours comme il le fallait ? Mais c'était injuste, c'était à lui d'être puni, pas son père ! Nahuel serra les dents et de rage, frappa la terre de ses poings serrés. Son père mourrait sous ses yeux, et il ne pouvait rien y faire. Il était perdu en pleine forêt... C'était sans espoir.

Non. Il refusait de laisser les choses se passer ainsi. Il refusait de laisser son père mourir sans se battre pour lui, alors que Kokoom venait à peine de lui dire qu'en dépit de tout, il gardait foi en son fils. Nahuel attrapa son père, et du mieux qu'il le put, il le hissa sur ses épaules. Les jambes de Kokoom traînaient sur le sol derrière Nahuel, qui vacillait à chaque pas et grimaçait sous le poids de son père. Mais il serrait les dents et rassemblait tout son courage. Pour lui. Pour sa famille, pour son sang, pour un être qui lui était cher. Il commença à avancer à travers la forêt, dans la direction qui lui semblait être la bonne pour rejoindre Atohi. Il parcourut ainsi des kilomètres, sans jamais abandonner. Rapidement, la nuit tomba sur la forêt, et Nahuel était épuisé. Mais il refusait d'arrêter. Il refusait de continuer sans son père. Obstiné, il ne lâchait pas prise. Mais ses jambes finirent par lui faire faux bond. Il s'écroula par terre, son père toujours sur le dos, les bras tendus en avant et les dents serrés. Cela faisait de nombreuses heures qu'il retenait ses pleurs, mais cette fois, il craquait. Les larmes lui dévalèrent les joues, et il pleura de tout son corps. Ce qui se passa au tout au fond de son âme ne demeure aujourd'hui connu que de lui seul. Il implora les esprits. Il invoqua leur force, leur sagesse, il les supplia de leur venir en aide. Et, alors qu'il était au plus bas, une lumière l'aveugla. Une lampe torche. Il réalisa d'un coup qu'il entendait qu'on appelait son nom, et celui de son père. Des secours, une battue ! On était parti à leur recherche, ne les voyant pas revenir après la tombée de la nuit. « On y est presque, Papa » murmura l'enfant dans un sanglot. « On rentre à la maison. » Il cria ensuite pour se faire repérer des secours.

Nahuel, en état avancé d'épuisement et de déshydratation, fut hospitalisé pendant trois jours. Kokoom, lui, n'eut pas la chance de survivre. On enterra le père selon le rite Cheyenne le jour de la sortie de l'hôpital de Nahuel. L'enfant fut dévasté. Il ne se rendit pas compte que tout le monde le regardait avec un oeil nouveau, comme l'enfant qui n'avait pas abandonné. Il ne prit pas conscience qu'on félicita sa mère, qu'on affirma que cet enfant avait vraiment été bien nommé, que c'était sans doute un signe des esprits. Nahuel Wakiza. « Le jaguar guerrier déterminé ».

Il fut difficile de se reconstruire après la mort de son père. Cela lui prit du temps, mais Nahuel finit par faire son deuil. Ce fut notamment grâce à la présence de sa mère, mais surtout celle de son oncle et de ses cousins, Aiyana et Kenaï. Après l'événement, les deux branches de la famille se rapprochèrent beaucoup, et Kenaï et Nahuel se découvrirent de nombreux points communs. Ensemble, ils firent les 400 coups. Et pas des moindres... Nahuel, adolescent, ne perdit pas sa fibre familiale et protectrice, ni son courage, mais il devint encore plus casse-cou et mauvais garçon. Il passait le plus clair de son temps à sécher les cours pour suivre Kenaï faire on-ne-sait-quelle bêtise. Il considérait son cousin comme une sorte de mentor, de frère qu'il n'avait pas eu. Il l'admirait et donnerait tout pour lui, comme il avait été prêt à tout donner pour son père. Car Nahuel était fait ainsi : il avait beau ne pas être sérieux en classe, il avait beau être un voyou, bagarreur, impulsif, et supporter sans y prêter attention ce qu'on pouvait dire de lui, il ne laisserait jamais passer la moindre méchanceté envers sa famille et ses proches. Pour eux, il serait prêt à se battre, littéralement. Sa mère en particulier était à l'origine d'un altruisme aussi fort. Elle avait toujours insisté sur le fait de donner avant de recevoir, et de protéger les siens. Nahuel appliquait cela à la lettre. Ainsi, il assurait toujours les arrières de ceux qui lui étaient chers.

Mais il faut bien l'avouer, de nombreuses fois ce fut Kenaï qui trinqua à sa place lorsqu'ils se faisaient prendre la main dans le sac. Ils ne firent jamais rien de bien méchant, mais à force de conneries à répétition, les deux garçons étaient dans le collimateur des autorités. Kenaï étant l'aîné, il prenait souvent pour eux deux. Ainsi, Nahuel s'en sortait sans trop d'ennuis - sauf avec sa mère, pas dupe, bien entendu - mais se sentait éternellement redevable à son « frère ». C'était comme une promesse implicite entre eux : assurer constamment les arrières de l'autre.

Aujourd'hui encore, Nahuel se souvient de chacun des coups qu'il a pu faire avec son cousin. De toutes ces filles qu'ils ont pu draguer ouvertement, parfois plus maladroitement que d'autres. De la combine du toit de l'église, qu'ils découvrirent ensemble... Et bien sûr, de toutes les fêtes Cheyenne qu'ils passèrent ensemble, avec Aiyana et la meilleure amie de celle-ci, bien sûr. C'était vraiment une belle époque. Certes, Nahuel était au plus bas en cours et se prenait avertissement sur avertissement, sans parler du nombre de fois où il s'était retrouvé aux Urgences après une bagarre, ou bien au poste de police après avoir été pris avec une bouteille d'alcool en pleine rue. Mais une certaine harmonie planait sur la ville et sur eux, en ce temps-là. Les soucis qu'il avait et la tristesse qu'il pouvait parfois ressentir en repensant à son père étaient compensés par la facilité de la vie qu'il menait.

C'était sans compter sur le jour de l'accident. Chez lui, le téléphone sonna, et sa mère décrocha. C'était son oncle au bout du fil... Ils étaient simplement en route pour le cinéma. Mais Kenaï avait perdu le contrôle du véhicule. Aiyana était morte sur le coup. Nahuel prit sa mère en pleurs dans ses bras, n'en revenant pas lui-même. Il savait combien son cousin aimait sa soeur. Nahuel lui-même avait du mal à retenir ses larmes. Ce qu'il sentait également, c'était qu'à partir de ce jour-là, tout serait différent.

Lorsqu'il reçut le coup de fil de Kenaï, Nahuel sentit son ventre se serrer. Ce n'était qu'une question de temps avant que cela n'arrive. Nahuel savait combien Kenaï s'en voulait pour l'accident, combien il avait du mal à supporter le regard des autres. Il avait espéré que son cousin s'en remettrait, mais ce n'était pas le cas. Il partait. Il fuyait. Nahuel serra les dents et se retint d'aller le voir pour lui foutre une trempe, en espérant lui remettre les idées en place. Il savait que cela serait inutile : Kenaï était trop anéanti, il avait besoin de fuir. Tenter de le retenir ne servirait à rien... Puisque même Maryann ne semblait pas être une raison suffisante. Nahuel savait tout l'amour que Kenaï lui portait. Il avait beau n'avoir que dix-sept ans, et Dieu sait comme on est bête à cet âge-là, il comprenait que son cousin y soit tant attaché. C'est pourquoi lorsque Kenaï lui demanda de prendre soin d'elle, il lui promit qu'il le ferait. Qu'il n'avait pas à s'inquiéter, qu'il ferait tout son possible. Nahuel ne dit pas adieu à la fin de la conversation, juste avant de raccrocher. Il ne savait pas quand il reverrait son cousin, combien de temps il lui faudrait pour revenir, mais il serait de retour un jour, Nahuel en était persuadé.

C'est pourquoi, chaque jour qui suivrait ce coup de fil et le départ de Kenaï, Nahuel ferait tout pour préparer son retour. A commencer bien sûr par prendre soin de Maryann, par s'assurer qu'elle aille bien. Mais aussi en s'assurant de faire taire à jamais les langues de vipères qui accusaient Kenaï de l'accident. Oui, il allait leur faire payer le malêtre de son cousin. Tant et si bien qu'ils s'en souviendraient pour de nombreuses années. Il s'en faisait le serment.

The Wolf by Fever Ray on Grooveshark


C'est ainsi que, deux semaines plus tard, un silence glacial s'abattit sur la cour d'Amadahy High lorsque Nahuel fit face à une bande de ses camarades de classe. « Bah alors, on fait le dur de la feuille, l'indien ? J't'ai demandé si ton taré de cousin était parti pleurer dans les jupes de sa chienne de mère ? C'est vrai que ça fait des années qu'elle s'est taillée, elle... Pas étonnant que l'autre soit devenu alcoolique au point de buter sa soeur. » Un sourire se figea sur les lèvres de Nahuel, qui se tenait debout face à trois blancs-becs de la même taille que lui. Un sourire mortel. Sans attendre plus longtemps, il se rua à la gorge de celui qui avait dit ces horreurs et le frappa de toutes ses forces. La bagarre fit rage. Ils avaient beau être trois contre lui, Nahuel se battait avec toutes ses forces, toute sa hargne. Comme un loup féroce. Lorsqu'il prenait un coup, il serrait les dents et redonnait le double. Il se moquait de la douleur qui lui tiraillait le visage et les côtes. Ces types étaient allés trop loin.

Alertés par les cris des élèves, des professeurs et le principal du lycée finirent par intervenir, et séparer les jeunes hommes. Ils étaient en sang. Possible que Nahuel ait mordu l'un d'eux pour se libérer alors qu'ils le tenaient pour mieux le frapper. Il avait le visage gonflé, le nez et la bouche en sang, et le souffle à moitié coupé. Mais les trois autres étaient en piteux état également. L'un d'eux eut deux côtes fêlées, et un autre aurait besoin d'une vingtaine de point de suture. Nahuel avait beau avoir morflé, ses opposants, le dépassant en nombre, semblaient souffrir plus que lui. Et tant mieux. Maintenant ils savaient qu'il ne fallait jamais, jamais s'attaquer à ce qui lui était cher. Qu'ils le craignent, qu'ils le redoutent... Car il ne les laisserait plus jamais dire du mal de sa famille à nouveau.

Si on arrêta du jour au lendemain de dire du mal de Kenaï, au moins publiquement, les ennuis ne s'arrêtèrent pas là pour Nahuel. La violence dont il avait fait preuve le fit exclure définitivement du lycée. Il était en terminale, c'était quelques mois à peine avant ses examens. Tant pis. Tant pis, Nahuel n'aurait jamais de diplôme. Ce n'était pas grave, il n'avait jamais été fait pour l'école, de toute façon. Il préférait savoir qu'il avait tout fait pour défendre ce qui importait vraiment plutôt que d'avoir un vulgaire bout de papier entre les mains.

« Qu'est-ce que je te sers ? » Ce n'était pas la première fois qu'elle venait. Nahuel l'avait déjà remarquée. Souvent entourée d'amis, Nahuel ne voyait qu'elle au sein du groupe. Elle avait quelque chose de différent. Une sorte d'aura qui l'attirait. C'était dans sa façon de se tenir, dans sa façon de regarder les gens. Ce n'était pas simplement parce qu'elle était belle. Bien sûr, qu'elle l'était. D'ailleurs, du haut de ses vingt-quatre ans, Nahuel avait un sacré penchant pour les jolies filles. Quel garçon n'en avait pas ? Mais avec elle, il y avait quelque chose en plus. Quelque chose d'hypnotisant. Elle avait d'ailleurs beau faire partie des plus belles femmes qu'il connaissait, elle agissait comme si elle ne s'en rendait pas compte. Comme si chaque homme du bar ou presque n'était pas en train de la reluquer. Et Nahuel sentait qu'elle ne jouait pas la comédie : elle n'avait réellement pas conscience d'être aussi attirante. Et cette innocence sur ce corps de rêve, c'était la chose la plus irrésistible qu'il ait connu jusqu'ici.

Au fil des semaines, ils avaient fini par faire connaissance. Ils se voyaient toujours au bar où il travaillait, bien entendu, mais leur relation avait fini par dépasser le simple stade du barman-client. Nahuel l'avait compris lorsqu'un soir, elle était venue seule, et non plus avec toute une tripotée d'amis. Ce soir-là, elle s'était installée au bar plutôt qu'à une table, et ils avaient discuté de tout et de rien pendant des heures. Cette fille le fascinait.

A la fermeture du Full Moon, tout en nettoyant les tables, Nahuel discuta avec son collègue. Apparemment, le sort avait décidé de lui jouer un sale tour : cette fille, qu'il trouvait toujours plus parfaite dès qu'il la voyait, se trouvait être la fille des plus gros investisseurs du chantier d'Atohi. Conflit d'intérêts, quand tu nous tiens. Le collègue était formel : ce n'était vraiment pas une fille pour lui. Du moins, il ne voyait pas comment ses parents, apparemment très protecteurs, la laisseraient sortir avec Nahuel. Non seulement un voyou, mais en plus ouvertement opposé au chantier.

La nouvelle tarauda longtemps l'esprit de Nahuel, et elle le taraude encore aujourd'hui. En apprenant cela, le plus simple aurait été de faire une croix sur cette fille, et de se mettre tout bêtement à fantasmer sur une autre. Après tout, les jolies filles, ce n'était pas ce qui manquait, au Full Moon. D'ailleurs, sa meilleure amie Maryann lui en présentait souvent à la pelle. Mais il n'arrivait pas à se sortir cette fille de la tête. Elle était trop tentante, trop captivante. Et ils s'entendaient vraiment bien. Ils étaient devenus complices si rapidement, si facilement que c'en était déconcertant.

Non, il ne pouvait décemment pas l'oublier comme ça. Surtout qu'elle revenait, chaque semaine, le voir au Full Moon... Jules.
Revenir en haut Aller en bas
 

Nahuel ϟ Black eyes, big paws

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Nahuel ϟ The wolf is coming
» Jeremiah ϟ I saw the flames burn out in your eyes [TERMINEE]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Indian Spirit Ϟ :: 
 :: Présentations :: ϟ You've found your totem !
-